Eveil [FREE]

En ce-moment, la jeune femme était en manque de son pays. Elle avait beau vouloir habiter aux Etats Unis, elle était en manque de la France. Elle arrivait à oublier ce manque mais ce n'était pas facile.
Elle se réveilla un peu tôt. Maggie s'habilla rapidement et se coiffa. Elle prendrait son petit-déjeuner plus tatd. Elle avait besoin de se promener et de sentir qu'elle n'avait pas fait une grosse erreur. Dans ces moments là, elle appelait quelqu'un de sa famille et elle se goiffrait de chocolat, quelque chose dont elle avait un peu honte. Mais aujourd'hui, elle ne pouvait pas faire ça. En venant ici, elle avait voulut être un peu plus responsable et ne plus être la jeune femme qui comptait toujours sur ses parents.

Maggie marcha jusqu'au parc. Elle n'avait pas fait attention de la direction qu'elle prenait. Elle s'asseya sur un banc et ferma les yeux. Elle les rouvrit peu de temps après. La jeune femme regarda sa montre et se leva. Les cours reprendraient dans une heure. Elle avait donc du temps devant elle mais elle ne savait pas comment l'occuper. Elle vit un garçon s'assoir sur un banc un peu plus loin. De l'endroit où elle était, Maggie pouvait voir le blason de Harvard sur sa chemise.

Maggie avait envie de s'allonger sur le banc, de fermer les yeux et de ne plus bouger de là. Elle s'y sentait bien. Le parc était presque silencieux, les oiseaux chantaient. Ce qui était signe de beau temps pour Maggie. Elle sentit, sur elle, un regard insistant. Elle chercha sa provenance et sourit au jeune homme qui la regardait. Ils étaient de la même école. C'était tout de même étrange d'en voir ici. Elle repoussa ses cheveux derrière ses épaules. Du bout de son pied, elle repoussa un cailloux. Elle était paisible. Quelque chose de rare depuis qu'elle était là. Maggie poussa un soupir puis releva les yeux. Elle croisa les yeux bleux azur de l'élève.

L'uniforme lui allait bien. C'était rare de voir des gens à qui allait l'uniforme. Maggie posa son regard du une branche où un oiseau s'y posait au moment même.

Ses chaussures regagnèrent ses pieds encore humides et glacés. Un vent chaud vint balayer sa crinière blonde ce qui lui donna un air négligé très peu apprécié dans l'établissement qu'il fréquentait. Autant dire que les piercings, les tatouages, etc étaient assez mal vu à Harvard où les élèves étaient irréprochables. Seulement les apparences sont parfois trompeuses. Gabriel en était l'exemple même.

Son regard se porta sur des spécimens de la pire espèce. Trois gars arpentaient le sentier et s'approchaient des bancs qu'occupaient l'Allemand et l'adolescente. Évidement le charme de cette dernière les attira telles des abeilles ensorcelées par du miel. Des grands sourires se dessinèrent sur leur visage d'abrutis.

Sans attendre qu'ils agissent, Gabriel se leva pour rejoindre l'étudiante, mains dans les poches, un air mauvais sur le visage qu'il s'était façonné pour les trois rigolos qui s'étaient arrêtés en le voyant rejoindre leur cible. Sans l'avertir, il s'assit à coté d'elle et passa un bras sur ses épaules en toisant du coin de l’œil les trois autres.

Maggie avait aussi remarqué le groupe de garçons qui s'approchaient d'elle. Elle fut envahit par un sentiment de frayeur. Qu'elle avait été idiote de venir toute seule ici, si tôt le matin. Elle vit le jeune homme du banc d'en face avancer vers elle, le visage mauvais. Maggie respira profondément. Elle se trouvait piégé. Le jeune homme devait être un de leur membres. Elle envisagea rapidement de se lever et de courir le plus loin possible mais quelque chose dans le regard du jeune hommz blond lui donna confiance en ses atentions.

Elle le laissa mettre son bras autour de ses épaules. Maggie avala sa salive, assez difficilement. Le groupe de garçons avaient l'air de douté de ce qu'ils devaient faire. Elle s'empêchait de respirer en attendant la suite des événements.

Les garçons s'éloignèrent. Maggie poussa un soupir de soulagement. Elle regarda le jeune homme. Elle reprenait un peu de sa tranquilité.

- Merci...

- Merci...

Ses sourcils se froncèrent et son regard se fit sévère. Le bras sur son épaule se souleva et ses doigts devinrent poing. Doucement ce dernier vint s'écraser sur le crane de l'étudiante.

" Idiote. Une fille aussi jolie que toi ne dois pas se trimballer ici toute seule, surtout si tôt le matin. "

Jamais en le voyant on aurait pu imaginer qu'il puisse être aussi moralisateur ni que ses traits si doux puissent devenir si durs. Beaucoup avait essayé de percer le mystère de ce caractère peu commode, en vain.
Son regard ne cillait pas alors qu'il attendait une réponse positive. Ce n'était pas la colère qui se lisait sur son visage mais un mélange d'inquiétude et un brin d'agacement. Il faut dire que trop de filles aujourd'hui se trémoussaient sans se rendre compte du danger qu'elles couraient.

Maggie ne savait pas quoi dire. Elle se leva brusquement du banc. Son corps tramblait à la fois de peur et de colère. Elle regarda le jeune homme. Elle savait qu'elle avait fait une erreure en venant ici toute seule. Elle s'en était rendu compte, elle n'avait pas besoin qu'un garçon vienne le lui dire. Elle essaya de se calmer, il l'avait en quelque sorte sauvé. Elle devait se montrer reconnaissante. Maggie chercha, pendant quelques secondes, l'attitude à adopter.

- Comment étais-je sencée savoir qu'une bande de... qu'une bande de gars qui ne pensent qu'à s'amuser allait venir ? Je pensais pas que ça allait arriver. Et je ne referais certainement pas la même erreur mais, est-ce vraiment la peine d'en faire une histoire. Je... je...

Elle cacha son visage de ses mains et se força à respirer doucement pour se calmer. Elle ferma les yeux et continua sa phrase.

- Je ne savais ce que je faisais. Je ne voulais pas rester seule dans ma chambre. Tu comprends ça ? J'avais besoin de respirer.

Maggie se rasseya sur le banc et regarda en face d'elle. Elle se sentait comme soulagée. Soulagée d'avoir dit ce qu'elle avait sur le coeur. Elle sortit un mouchoir de sa poche et se moucha doucement.

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